L'idée à priori est séduisante, et d'ailleurs, c'est déjà une réalité dans certaines entreprises: lier le contenu non seulement au profil individuel, mais aussi au profil social (aux réseaux auxquels j'appartiens et aux contenus les mieux "notés" par ce réseau).
Pourtant, on peut questionner ce "platform-level collaborative filtering". Je peux comprendre que le filtre appliqué par le réseau est plus "intelligent" que le news-feed que j'organiserai tout seul, selon mes intérêts. Ca va dans le sens du "Wisdom of Crowds", mais en dehors de faire du buzz pour LinkedIn et pour le NYTimes, j'avoue avoir du mal à comprendre ce que moi, LinkedIn member, j'ai à y gagner, sauf à supposer que je sois un utilisateur très actif de LinkedIn, qui devienne en quelque sorte mon point d'accès privilégié vers le net.
Ce qui me semble plus intéressant, si on suit le raisonnement de Ross Dawson, c'est ce genre de démarche en entreprise. Selon votre position dans l'organisation, votre rôle, votre fonction, vous recevez des informations, du contenu, qui vous est particulièrement adapté. On y est déjà d'ailleurs dans certaines entreprises, et c'est une bonne façon de diffuser de la culture d'entreprise, de l'information d'intérêt général, voire de l'information pour experts, si le système est suffisamment fin.
Si on arrive, dans ce genre de systèmes qui se mettent en place, à réserver une place à l'innovation et aux idées "venues d'ailleurs", on devrait arriver à avoir une diffusion de l'information et du contenu de premier plan (un exemple trouvé sur le blog "The AppGap", Spigit).
On aurait construit un continuum entre la génération de l'idée (qui est humaine) et sa transformation et postérieure utilisation.
Un double préalable, à mon sens, à l'exploitation de cet environnement de travail de rêve:
- Une culture qui pousse les individus à se servir de ces contenus comme leviers pour travailler ensemble; il ne suffit pas que l'information vienne jusqu'à moi pour qu'elle soit utilisable. Il faut que je puisse savoir qui l'a produite, et dans quelle contexte. Et d'ailleurs, dans mon expérience, le vrai transfer d'information, voire de compétence, se fera au téléphone ou en direct;
- La capacité de l'organisation à remettre en cause cet environnement dès qu'il devient trop stable. Je pense que, aujourd'hui, la valeur pour les entreprises réside aussi bien dans l'innovation que dans la rapidité à transformer cette innovation en services puis en profits. L'environnement de travail créé est formidable dans l'exécution, mais je crains qu'il ne puisse qu'aller dans le sens contraire à l'innovation sans une véritable culture entrepreuneuriale.
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